Questions-réponses

« Mon cheval est très difficile à vacciner, il se jette en avant et nous bouscule. Que puis-je faire ? » Aurélie M.

octobre 11, 2015

          La vaccination ou l’administration de médicaments par injection font partie des soins élémentaires et incontournables que nous réalisons sur les chevaux, au même titre par exemple que l’administration du vermifuge, le nettoyage des plaies au jet d’eau, la tonte d’une région lésée,…

Il est difficile de prévoir l’imprévisible, en particulier avec les chevaux, mais vous gagnerez du temps à préparer en amont votre cheval à diverses situations. Vous éviterez ainsi de vous retrouver avec un cheval difficile voire dangereux au cours d’un soin aussi anodin qu’un vaccin.

          Sans préparation, l’ensemble de ces situations est perçu comme un stimulus aversif par le cheval, entraînant de la peur et/ou de la douleur. Le cheval fait une association entre le contexte, par exemple la présence du vétérinaire ou l’odeur de l’alcool, et le désagrément ressenti. Lorsque la même situation se reproduira, il anticipera en se crispant, ce qui rendra l’injection difficile et sûrement plus douloureuse. La prochaine fois, il faut s’attendre à ce que la situation se dégrade davantage, le cheval sera de plus en plus agité et éventuellement, vous en perdrez le contrôle. Si le vaccin est accompagné de nervosité de la part des humains, il est évident que l’incompréhension du cheval sera grandissante. Le cheval qui parvient à se débarrasser du problème, en se mettant debout, en arrachant la longe si le vaccin a lieu au pré,  ou en vous poussant dans le box, apprend l’inverse de ce que vous souhaiteriez qu’il fasse. Le comportement qui lui a permis de ne pas ressentir de douleur et de retrouver sa liberté est renforcé…

Vous pouvez éviter une situation critique, ou y remédier, en enseignant à  votre cheval à accepter une injection, au même titre que vous lui apprenez à donner les pieds !

          Etant donné que le cheval se tend en levant la tête, il vous faut vérifier que, dans une situation calme, il cède bien à une pression du licol vers le bas et qu’il reste relâché ensuite. Dans des situations du quotidien où le cheval se tend, vérifiez que vous obtenez la même réponse.

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Ensuite, vous pourrez travailler plus spécifiquement sur la préparation à la piqûre. Positionnez une main sur la longe prête à agir pour demander au cheval de baisser l’encolure. Commencez à tapoter l’encolure avec l’autre main plusieurs fois avant de demander au cheval de baisser l’encolure et de se relâcher. Lorsqu’il cède, arrêtez de tapoter et lâchez la longe.

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Dans un deuxième temps, vous pouvez utiliser un objet ressemblant à une seringue, comme un stylo ou un cure-dent, et répétez le même exercice.  Le cheval doit apprendre à se débarrasser de la contrainte sur l’encolure en se relâchant. Si cet exercice est bien réalisé, votre cheval baissera la tête avant que vous n’ayez demandé avec la longe. S’il a cette idée au moment de la piqûre, cela la rendra moins désagréable. Si vous travaillez les flexions d’encolure dans votre travail à pied régulièrement, vous pourrez lui demander un léger pli au moment de l’injection, cela relâchera les muscles et diminuera la douleur.

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          Certains chevaux peuvent être sensibles aux odeurs (du vétérinaire, de l’alcool,…) et anticipent la douleur ; ils se tendent, la piqûre fait mal et c’est un cercle vicieux. Pour ces chevaux, si vous leur passez un coton d’alcool sur l’encolure régulièrement en vue d’un  vaccin, ils s’y habitueront et ne se tendront pas le jour J. Continuez avec l’alcool, les jours suivants, en prévision du prochain vaccin.

Malgré une bonne préparation et un cheval relâché lors du vaccin annuel, il arrive que certaines situations fassent régresser le cheval. C’est le cas par exemple de la prise en charge de certaines maladies qui nécessitent des injections répétées. Le cheval anticipe de plus en plus la piqûre, se tend et la douleur s’accentue. Il faut donc répéter à nouveau les exercices, vous pouvez y ajouter du renforcement positif, en donnant une récompense par exemple au moment où le cheval se relâche.

La base de ces exercices correspond au programme des savoirs 1 et 2 d’équitation éthologique FFE. Comme toujours, plus vous enseignez à votre cheval comment se comporter dans des situations différentes, et moins vous aurez de mauvaises surprises le moment voulu.

1 Comment

  • Reply Comment habituer mon cheval au spray anti-mouche ? Éloïse G. – WordPress juin 25, 2016 at 9:04

    […] la situation peut vraiment se compliquer. Nous avions déjà évoqué une situation analogue ici, celle d’apprendre à votre cheval à ne pas réagir au vaccin. Les grandes lignes d’approche […]

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