Le déplacement latéral ou la cession à la jambe est un excellent outil de gymnastique du cheval aux multiples vertus : assouplissement, renforcement musculaire, coordination motrice…
Combinaison simultanée de la mobilisation de l’avant-main et de l’arrière-main, il intervient donc dans l’apprentissage lorsque les mouvements des épaules et des hanches, de façon isolée, sont acquises. Il peut être réalisé au sol dans un premier temps, ce qui va permettre au cheval d’appréhender le mouvement sans le poids du cavalier et à celui-ci de bien visualiser le mouvement.
Le déplacement latéral voit se succéder deux mouvements des membres : lorsque le membre se rapproche du corps du cheval, on parle d’adduction et lorsqu’il s’en écarte, c’est l’abduction. Véritable gymnastique faisant alterner des phases de contractions excentriques et concentriques, il permet de développer l’équilibre, la souplesse et la force du cheval. Cette figure demande aussi un effort proprioceptif conséquent, il va donc développer la coordination motrice.
Le mouvement latéral du cheval est permis par les articulations hautes des membres, que sont l’épaule ou articulation scapulo-humérale et la hanche ou articulation coxo-fémorale. Ces deux jointures sont des articulations synoviales sphéroïdes, c’est cette conformation qui autorise une grande amplitude de mouvement et dans différents axes. Les surfaces articulaires distales, c’est-à-dire basses, telles que le coude, le carpe ou le grasset et le jarret ne permettent pas, ou très peu, de mouvements latéraux. Par conséquent, les muscles qui permettent au cheval de se déplacer de côté sont hauts sur le membre.
Pour l’avant-main, nous pouvons citer les muscles trapèze, rhomboïde, deltoïde qui, par leur situation en externe de l’épaule, sont responsables des mouvement d’abduction. Les muscles pectoraux situés au niveau du poitrail du cheval assurent les phénomènes d’adduction.
Pour l’arrière-main, l’abduction est notamment engagée par les muscles fessiers, tandis que les muscles adducteurs de la cuisse et le groupe ilio-psoas permettent le rapprochement du membre du plan médian.
Lorsque le membre s’écarte du corps sous l’effet de la contraction concentrique des muscles abducteurs, ce sont les muscles adducteurs qui travaillent dans l’étirement et inversement. C’est cette alternance de contraction et d’étirement qui amène progressivement force et souplesse. Si le cavalier doit prendre soin dans un premier temps de récompenser les premières foulées réalisées par le cheval, il pourra progressivement dérouler sur une plus grande distance puis accéder aux déplacements latéraux au trot et au galop.
Anne d’Hautefeuille – Ostéopathe équin, BFEE2
Ludovic d’Hautefeuille – Expert fédéral d’équitation éthologique, BFEE3
Co-auteurs du livre « Le cheval en mouvement » de la collection Les Univers La Cense
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