Rencontre avec un professionnel

Sophie Rooses, en quête du bien-être physique et mental de votre cheval

mars 12, 2015

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                Sophie Rooses, propriétaire de chevaux et cavalière de longue date, a naturellement fait de sa passion un métier en obtenant en 2012 un BPJEPS mention équitation, complété des deux brevets fédéraux d’équitation éthologique. Normande d’adoption, Sophie propose ses services de cavalière et d’enseignante chez les particuliers et les professionnels, avant qu’une blessure au genou ne la contraigne à revoir son activité à la baisse. Une longue rééducation en kinésithérapie, à base de massages et de mobilisations, lui permet de se muscler à nouveau. Sophie décide alors de se pencher sur le bien-être physique des chevaux et obtient en 2014 un certificat de masso-physiothérapeute équin.

Outre l’éclaircissement que nous apporte Sophie sur cette technique de soin, c’est également son point de vue sur les notions de bien-être mental et physique du cheval qui nous interpelle lors de cette rencontre.

Hipp’Up: En quoi consiste la masso-physiothérapie équine ?

Sophie Rooses: La masso-physiothérapie équine considère le cheval comme un athlète. A l’image du kinésithérapeute des sportifs humains, ce soin a pour objectifs la préparation à l’effort, l’amélioration des performances, la diminution du risque de blessure, la récupération,… Pour cela, un masso-physiothérapeute réalise des mobilisations, des massages et des stretchings permettant d’évacuer les déchets du muscle, de diminuer les tensions et ainsi de redonner souplesse et confiance au cheval lors de ses mouvements. Je complète souvent mes manipulations par des cataplasmes de boue ou d’algues marines selon les effets recherchés.

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H’U: Quels types de chevaux soignes-tu ?

S.R.: Je m’occupe de chevaux ou de poneys de loisir ou de compétition, l’idée étant d’apporter du confort et du bien-être au cheval. Qu’il ait une activité sportive ou non, le cheval peut avoir des tensions musculaires, des raideurs qui l’empêchent de bouger correctement. En levant ces douleurs, le cheval s’améliore et récupère mieux après l’effort, quelle que soit sa discipline. Evidemment, le soin sera orienté différemment s’il s’agit d’un cheval âgé à qui je vais chercher à redonner plus de souplesse, ou un cheval qui sort en compétition. La masso-physiothérapie est aussi intéressante chez les chevaux en convalescence suite à une opération ou une tendinite par exemple; elle peut aider le cheval à récupérer plus vite après une longue période d’inactivité.

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H’U: Tes connaissances en équitation éthologique sont-elles un atout  lors d’un soin ?

S.R.: Il est important pour moi de bien différencier l’équitation éthologique que je considère comme un apprentissage que l’on fait au cheval et la masso-physiothérapie qui est un soin. Je ne peux pas éduquer et soigner en même temps. Quand j’éduque un cheval, je dicte les règles: le cheval doit faire attention à moi et répondre à mes demandes. Quand je masse, c’est à mon tour d’être là pour lui. Il me fait comprendre ce qu’il aime, ce qu’il n’aime pas, où il a mal,… et c’est à moi de m’adapter à lui. Mes connaissances en équitation éthologique me donnent la capacité de savoir lire son langage corporel pour pouvoir m’adapter et anticiper ses réactions. Certaines positions et certains soins nécessitent parfois de désensibiliser le cheval au préalable. C’est le cas de la fango et de l’algothérapie où le cheval est recouvert de boue ou d’algue puis enveloppé dans une grande feuille d’amidon. Je prépare alors le cheval à accepter le soin dans la décontraction.

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H’U: Penses-tu que tes deux activités soient complémentaires ?

S.R.: L’équitation éthologique et la masso-physiothérapie ont un point commun: le bien-être animal. L’un met l’accent sur le mental, l’autre sur le physique. Il faut être capable d’allier les deux. Si un cheval travaille dans la contrainte et dans la fuite, il y aura forcément des répercutions sur son physique (contractures, crampes, tendinites,…). A l’inverse, un cheval qui a des douleurs ne pourra pas se concentrer pleinement sur les demandes de son cavalier. Il paraîtra mal éduqué alors qu’il ne peut pas faire ce que son cavalier attend de lui.

Il faut s’adapter à chaque cheval et se poser les bonnes questions: suis-je assez claire dans mes demandes ou le cheval souffre-t-il ? Dans le doute il vaut mieux demander l’avis d’un spécialiste pour être sûr de mettre le cheval dans le confort. Il faut ensuite travailler le cheval de façon juste et compréhensible pour lui. En effet, s’il est toujours en défense contre les actions de son cavalier, il se fera à nouveau mal, quels que soient les soins apportés.

Sophie Rooses se déplace en Normandie et en région parisienne, vous pouvez la contacter par mail: sophie.rooses@laposte.net 

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