Blog, Questions-réponses

Pourquoi utiliser un drapeau ?

avril 25, 2019

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Le drapeau est une aide de support, au même titre que le stick, qui est utilisé très couramment lors du travail à pied ou à cheval.  Il fait notamment partie de la panoplie d’outils que nous utilisons au cours du débourrage. Comme les autres aides, il est à considérer comme un prolongement de notre corps, ce qui sous-entend que son action s’accompagne d’un langage corporel en cohérence avec la situation à un instant donné. Il permet de clarifier notre communication gestuelle avec le cheval car il est très visuel, son action est aisément modulable par la vitesse du mouvement que nous lui donnons et le bruit qu’il peut produire. Il permet donc de créer de nombreuses phases.

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Le cheval ne doit pas avoir peur du drapeau, qui peut s’avérer très impressionnant pour un cheval non initié, il doit être manipulé avec précaution et précision. La désensibilisation au drapeau est de ce fait progressive, elle commence par un temps de mise au contact, un nœud peut éventuellement réduire son envergure dans le cas d’un cheval particulièrement sensible. Puis du mouvement peut être introduit, il est de préférence régulier et peu ample dans un premier temps. Le bruit vient ensuite.

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Il est aussi intéressant d’utiliser le drapeau dans la zone qui correspond au cavalier pour s’assurer que le cheval n’a pas peur de quelque chose au-dessus de lui, qui apparaît dans l’œil gauche et l’œil droit et qui peut faire du bruit. Cet exercice peut être réalisé pour simuler le montoir, et aussi dans le mouvement en avant

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Le drapeau peut s’avérer très utile pour mobiliser un cheval. Plus visuel et plus clair que le stick, il peut permettre au cheval de trouver plus rapidement la direction que vous souhaitez donner à ses pieds. Si vous devez toucher le cheval pour le faire bouger, le drapeau peut effleurer de façon répétée la zone du corps du cheval concernée sans créer une sensation trop désagréable. Il est par contre plus difficile d’agir vraiment derrière le cheval lorsque celui-ci est en cercle autour de vous, dans ce cas, le stick et la cordelette seront plus efficaces.

Ainsi, le drapeau est un outil indispensable pour augmenter la confiance du cheval, au mouvement et au bruit, mais est aussi très important si vous souhaitez apporter de la clarté dans vos demandes initiées par votre langage corporel.

Questions-réponses

Mon cheval ne reste pas immobile…

décembre 16, 2018

Obtenir l’immobilité de son cheval à tout moment résulte d’un apprentissage. En effet, un cheval libre ne restera pas immobile dans une situation inquiétante et généralement lorsqu’il côtoie les humains, ces derniers lui apprennent plus souvent à être actif qu’à rester immobile.

Cependant, que ce soit à pied ou monté, l’obtention de l’arrêt à la demande est primordial pour la sécurité, pour apprendre au cheval à prendre le temps de réfléchir à diverses situations avant de fuir, mais aussi pour le montoir, et l’apprentissage des transitions descendantes par exemple.

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Le cheval ne reste pas immobile soit parce qu’il n’en a pas envie soit parce qu’il n’a pas compris la demande ou plus exactement l’absence de demande. En effet, toute indication doit signifier quelque chose et par conséquent l’absence de demande veut dire immobilité.
Concrètement comment faire ? Il faut jouer sur la notion de confort/inconfort pour donner envie au cheval de rester immobile :

  • Tout d’abord, il ne faut pas agir pour empêcher le cheval de bouger alors qu’il est arrêté. L’inconfort créé entraînerait le mouvement. Ainsi, ne tenez pas le cheval au licol en lui imposant de rester sur place et pensez à relâcher les rênes lorsque vous êtes à cheval.
  • Donnez-lui du confort lorsqu’il est immobile mais agissez s’il bouge en rendant son mouvement inconfortable pour qu’il apprécie d’autant plus le fait d’être arrêté : mobilisez les hanches, faites le reculer, déplacez-le latéralement. Vous ne pouvez pas lui demander de rester immobile mais vous pouvez créer un mouvement plus compliqué que le mouvement en avant qu’il aurait choisi !
  • Donnez-lui un repère constant. S’il n’a pas compris le concept de l’arrêt, demandez-lui de se repositionner toujours au même endroit. S’il s’y trouve, relâchez vos aides, s’il en sort, mobilisez-le tout en le repositionnant. Il va chercher le confort et préférera bientôt rester arrêté à l’endroit que vous avez fixé.
  • Comme pour tout apprentissage, il existe une progression. Si votre cheval a des difficultés, ne lui demandez pas d’être immobile trop longtemps. Récompensez le court moment d’arrêt en lui demandant d’avancer avant qu’il ne le choisisse.
  • Choisissez le moment et la situation pour un bon apprentissage : dans un endroit connu, proche de chevaux arrêtés et relâchés…

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Un cheval serein n’a généralement pas de difficulté à s’arrêter, pensez donc à privilégier le calme et la décontraction lors de la manipulation et lors de vos séances montées.

Blog, Questions-réponses

Quel est l’intérêt du ponying ?

août 27, 2018

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Le principe du ponying est de tenir un cheval à la longe tout en étant en selle sur un autre. Dans la pratique, cette technique permet de disposer de deux montures lors de longs trajets par exemple et éventuellement d’équiper le cheval non monté pour porter des affaires en tant qu’animal de bât.

C’est aussi une technique  qui possède de nombreux avantages d’un point de vue éducatif, le cavalier monte alors un cheval chevronné et tient en longe un cheval « élève ».

Ce dernier se rassure en suivant un autre cheval calme. Le ponying offre d’emblée une voie de désensibilisation intéressante dans le cadre d’un débourrage : le jeune cheval s’habitue à voir et à entendre un cavalier au dessus de lui. Cette configuration permet aussi de travailler sur le contact, en l’accoutumant à être touché, notamment au niveau de la place des jambes. La désensibilisation peut être poussée par l’utilisation du drapeau.IMG_0243

Progressivement, le cavalier peut mobiliser le cheval « élève » en dirigeant sa monture vers les différentes parties de son corps : il est alors possible d’exercer une pression vers les hanches et vers les épaules. En combinant ces pressions à des effets sur la longe, le cavalier enseigne aussi les différents effets de rênes.  D’autres apprentissages peuvent être réalisés et notamment celui de la mise en avant, il est alors demandé au jeune cheval de céder à la longe, ce mouvement est encouragé par celui du cheval « maître » qui le précède.

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Le ponying offre aussi la possibilité de découvrir le niveau de sociabilisation du cheval « élève » et d’en travailler certains aspects. Il permet aussi,  lors de sorties en extérieur d’appréhender ses réactions dans un environnement nouveau.

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S’il est intéressant d’utiliser la grégarité du cheval lors de son apprentissage, il est à souligner que cette technique peut s’avérer dangereuse si elle est réalisée par un cavalier peu expérimenté et qui ne maîtriserait pas la tenue des rênes et de la longe ! Il faut aussi vérifier que le cheval « élève » aura un comportement gérable vis-à-vis du cheval monté. Le choix du  cheval « maître » est aussi important. Il doit être suffisamment à l’écoute de son cavalier, très confiant et proposer des réponses rapides et nettes à ses demandes. Cela dit, lorsqu’il commence à comprendre l’objectif des tâches qui lui sont demandées, cela motive ses réponses.

Photos: remerciements à Joanna Martinez, éducatrice et monitrice d’équitation (35)

Questions-réponses

Mon cheval mord au sanglage…

juin 28, 2018

Le cheval qui essaie de mordre lors du sanglage cherche à se débarrasser de cette sensation qu’il trouve désagréable. C’est un comportement qui peut apparaître dès le débourrage et malgré un sanglage progressif chez les chevaux les plus sensibles. Cette réaction peut aussi s’installer plus tardivement avec un cavalier qui sangle son cheval trop fort et trop vite. Elle est consolidée si le cheval parvient à vous éloigner de la sangle.

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La première chose à mettre en place systématiquement est un sanglage progressif afin de rendre la sensation plus tolérable. Faites alors en sorte de serrer à minima, afin d’assurer uniquement le maintien de la selle lors du déplacement au pas. Vous pouvez ensuite ressangler après quelques foulées. Idéalement, vous détendez votre cheval au sol avant de monter et vous ajoutez un nouveau trou à la sangle après l’avoir trotté à la longe.

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Lorsque votre cheval se tourne vers vous avec l’intention de vous mordre, réalisez une obstruction en levant votre coude. Il doit comprendre qu’il existe un mur invisible entre vous et lui, cette limite correspond à votre espace personnel. Vous pouvez également rendre son geste davantage inconfortable en mobilisant les postérieurs sur quelques foulées. Lorsque vous avez ressanglé, utilisez le renforcement positif : récompensez votre cheval en le caressant et en lui laissant un temps de repos.

Certains exercices avec une corde en guise de sangle peuvent être salvateurs. Ils vous permettent en effet de réaliser une désensibilisation minutieuse car vous pouvez augmenter ou relâcher très rapidement la pression autour du ventre. Il s’agit alors d’apprendre au cheval à ne plus réagir, en serrant la corde et en la détendant avant qu’il n’adopte une attitude agressive. Répétez plusieurs fois et récompensez l’absence de réaction de votre cheval.

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En combinant l’ensemble de ces techniques et en sanglant toujours poliment votre cheval, son attitude devrait rapidement s’améliorer. Soyez attentif aux petits signes d’agacement que vous montre votre cheval et n’attendez pas que le problème s’installe.

Blog, Questions-réponses

Mon cheval m’emmène toujours vers la porte de la carrière…

avril 20, 2018

Si votre cheval est attiré par la sortie de la carrière, c’est qu’il a de bonnes raisons :

  • Il est seul et il veut rejoindre les autres, son box ou son pré.
  • Il a appris qu’il existe des zones où il fait des efforts et d’autres où il est plus tranquille et il a fait son choix.
  • Le coin opposé à la porte est effrayant !

Il faut donc changer son idée : il pense qu’il serait mieux ailleurs, donnons-lui envie de rester.

Réfléchissez tout d’abord à la manière d’organiser vos séances. Faites-vous travailler votre cheval du début à la fin de votre présence sur l’aire d’évolution pour ne lâcher les rênes qu’au moment de sortir ? Ou bien construisez-vous votre séance avec une progression d’apprentissage, des pauses pour la compréhension, des moments de relâchement ? En résumé, vous êtes le prof de votre cheval, demandez-vous si vous donnez envie à votre élève d’aller à l’école. Changez votre manière d’aborder les choses et votre cheval changera de comportement.

Pour aider votre cheval à changer d’idée, vous pouvez créer un inconfort vers la porte mais surtout engendrer un confort au loin.

Ainsi, si votre cheval s’approche de la porte, ne l’en empêchez pas. S’il veut s’y arrêter, effectuez une demande qui le met dans l’inconfort : mobilisez les hanches s’il cherche à rester à la porte ou demandez-lui d’accélérer lors du passage près de la sortie.

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Par contre, lorsqu’il s’en éloigne, cessez votre demande, arrêtez-vous plus loin et caressez-le. Petit à petit votre cheval sera intéressé par des points de plus en plus loin de la porte.

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Vous pouvez aussi effectuer les exercices qui demandent un effort au cheval (cercle, épaule en dedans…) du côté de la porte puis venir vous arrêter dans la partie opposée à la celle-ci.

N’hésitez pas à descendre en fin de séance loin de la sortie, à faire manger de l’herbe sous la clôture de la carrière à l’opposé de l’ouverture.

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Variez les lieux où vous montez votre cheval, utilisez la carrière comme un passage lors d’un circuit autour des écuries : vous y entrez, vous en sortez, en demandant plus d’activités à l’extérieur qu’à l’intérieur.
Toutes ces idées ne seront efficaces que si en parallèle le cheval trouve du relâchement et comprend ce qu’on lui demande lorsque vous le montez sur l’aire d’évolution en question.

Questions-réponses

Mon cheval lève la tête lorsque je veux lui mettre le filet…

février 12, 2018

La mise en place du filet est une étape importante du débourrage et il faut savoir laisser au jeune cheval le temps d’apprivoiser cet outil avant de s’en servir avec tact. D’ailleurs, lorsqu’un poulain découvre le mors pour la première fois, il mâchouille souvent beaucoup et tente de s’en débarrasser avec la langue. Mais rapidement, si les étapes sont bien réalisées, mettre (et enlever) le filet devient facile et naturel.
Dans le cas contraire, le cheval peut conserver un a priori sur la mise en place du mors et, en l’absence de rectification, devenir de plus en plus récalcitrant en gardant les mâchoires serrées, en détournant la tête, en bougeant les pieds, en levant l’encolure et pourquoi pas en se mettant debout.

Il est aussi tout à fait possible que votre cheval n’ait pas eu de problème lors du débourrage, mais qu’au fil du temps il n’accepte plus ce geste. Plusieurs raisons peuvent l’expliquer : un cavalier qui met en place le mors de façon désagréable pour le cheval, une douleur dans la bouche ou aux oreilles, une main qui manque de fixité…

Pour apprendre à votre cheval un comportement plus approprié, voici en images les exercices incontournables à réaliser en licol :

  • Céder à la pression vers le bas :

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  • Caresser la tête, sans oublier les lèvres, les oreilles, les yeux :

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  • Obtenir la flexion latérale :

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Lors de la mise en place du mors :

  • Conservez le licol sous le filet, afin de pouvoir agir si votre cheval bouge la tête ou les pieds.
  • Ne donnez pas la priorité à votre objectif mais au bon positionnement du cheval : il doit rester immobile et conserver la tête basse. Lorsqu’il réalise bien ces étapes, ne cherchez pas à placer le mors, mais récompensez-le en éloignant le filet puis reprenez votre exercice.
  • Soyez délicat lorsque vous mettez le mors mais aussi lorsque vous l’enlevez, prenez garde à ne pas cogner les dents ou les yeux et ne pliez pas les oreilles.
  • L’image qui suit propose un positionnement des mains qui permet de demander au cheval de baisser la tête si besoin (main droite) et d’avoir une main libre pour placer le mors sereinement (main gauche).

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Mettre et enlever le filet est un geste qui doit être considéré comme un exercice à part entière, il ne faut pas hésiter à l’intégrer au sein d’une séance au sol. Le cheval ne doit pas assimiler la mise ne place du mors à un inconfort et au début systématique du travail.

Rendre plus confortable cette étape, c’est aussi : mettre le mors en place et, au lieu de s’en servir, poursuivre la séance sur le licol, donner une récompense alimentaire ensuite ou recouvrir le mors de miel,…

Autant d’idées qui peuvent améliorer le comportement de votre cheval, sachant que, comme souvent, c’est une bonne préparation qui permet une bonne acceptation…

Questions-réponses

Comment puis-je récompenser mon cheval ?

décembre 18, 2017

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L’utilisation de la récompense est un élément clé au cours de l’apprentissage d’un cheval. En premier lieu parce qu’elle témoigne de la volonté du cavalier de faire progresser son cheval en recherchant le positif dans ses comportements. Ensuite, parce que la récompense a un impact immédiat sur la motivation du cheval et certainement sur sa vitesse d’apprentissage.
Il est intéressant de savoir qu’il existe deux types de récompense. L’une est dite primaire car pour le cheval elle correspond à la satisfaction d’un besoin vital comme se nourrir, s’abreuver, dormir… L’autre, secondaire, nécessite un apprentissage de la part du cheval pour qu’il comprenne que c’est un événement qui lui procure du confort. C’est le cas par exemple de l’utilisation de la voix ou des caresses. Cette distinction permet de comprendre pourquoi l’utilisation de carottes peut conduire à un résultat plus probant que le recours aux caresses.

La récompense, par définition, correspond à la reconnaissance d’un mérite particulier. Par conséquent, elle doit avoir un lien avec ce que le cheval a fait, elle ne doit pas intervenir n’importe quand et elle doit apporter quelque chose de positif au cheval. Sa nature est donc déterminée par l’individu concerné : un poulain qui n’a jamais goûté aux carottes ne fait pas d’association entre son comportement et la récompense, tandis qu’il pourrait chercher à reproduire le comportement qui vous a conduit à lui gratter fortement la base du garrot…
L’utilisation de la caresse n’est pas toujours évidente car il faut savoir l’adapter à chaque cheval. Certains chevaux n’aiment pas le contact de la main, nous en avions parlé dans cet article qui explique comment remédier à la situation. Il y a plusieurs façons de caresser un cheval, à noter que le grattage qui évoque au cheval le grooming ou toilettage mutuel relève d’une récompense primaire et est donc la plus efficace.

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Si vous avez recours à une friandise pour féliciter votre cheval, son utilisation doit répondre à des règles précises afin d’éviter certains déboires comme : un cheval qui réclame sans cesse, qui vous bouscule pour obtenir son morceau de pomme voire qui cherche à mordre.
Quand votre cheval a bien répondu à une demande, il n’est pas toujours possible de le caresser et encore moins de lui donner une friandise, soit pour une question de distance soit pour une question de timing. La récompense peut correspondre au fait de le « laisser tranquille » ou à l’utilisation du repos. C’est celle que nous utilisons le plus souvent. Le cheval cherchant à se débarrasser des contraintes, vous pouvez utiliser ce fonctionnement dans votre intérêt. Elle peut prendre plusieurs formes : le simple relâchement de vos aides, une pause à l’arrêt rênes longues ou mettre pied à terre.

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Ainsi, il existe différents types de récompense dont l’utilisation requiert une certaine vigilance et de la compétence.  Chacune d’entre elles aura un impact plus ou moins important sur la motivation du cheval et pour  chaque situation, certaines récompenses seront plus ou moins bien adaptées. Dans tous les cas, pour un bon apprentissage l’important est de demander peu et de récompenser beaucoup: du  relâchement des aides (simple à répéter) jusqu’au seau de granulés…

Questions-réponses

Pourquoi apprendre au cheval à nous faire face lorsqu’il est sur un cercle ?

octobre 21, 2017

On entend souvent dire qu’à la longe, le cheval ne doit pas faire face au longeur. Pourtant, cela facilite l’apprentissage du travail sur le cercle.

Le cheval à la longe doit réaliser un cercle. Il doit donc s’éloigner du longeur, mais dans le même temps avoir constamment un œil sur lui et avoir envie de tourner autour. Si la personne au centre autorise et apprend à son cheval à faire face, elle pourra à tout moment capter l’attention d’un cheval qui aurait envie d’aller vers l’extérieur. Si le longeur est perçu comme un confort, le cheval cherchera moins à tirer sur la longe et un jour il n’y aura plus besoin de longe…

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Dans la nature, les chevaux ne se déplacent pas de manière constante sur une courbe, ils doivent donc apprendre à gérer leur mouvement, alors qu’ils sont retenus par la longe. Ainsi, lorsque le longeur demande à un jeune cheval de s’éloigner, ce dernier part naturellement en ligne droite. Arrivé en bout de longe, il peut se sentir bloqué et plusieurs solutions s’offrent à lui. Certains s’arrêteront, d’autres s’appuieront sur le licol et déplaceront le longeur à plus ou moins grande vitesse et d’autres pivoteront pour faire face. Laissez les faire face au départ, ils vont apprendre à ne pas se rigidifier quand ils rencontrent la main. En les renvoyant sur le cercle, petit à petit, ils vont s’organiser afin de se déplacer sur une courbe régulière autour de votre main.

Il en est de même avec des chevaux plus expérimentés. S’ils ont peur ou sont excités et partent plus vite que prévu à la longe ou en main, il est préférable qu’ils aient le réflexe de vous faire face si vous ne voulez pas faire drapeau derrière…
De plus, si vous avez appris à votre cheval à vous faire face en éloignant les postérieurs, vous serez aussi à tout moment plus en sécurité. Si le cheval est énervé, il est en effet préférable d’avoir deux yeux face à vous plutôt que les deux postérieurs.
Lorsque le travail sera plus précis, l’attention qu’aura le cheval sur la personne, par le biais du langage corporel, permettra d’affiner les demandes telles que l’engagement du postérieur.

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Dans la question posée se cache peut-être la question suivante : comment remettre sur le cercle un cheval qui nous fait face ? Lorsque le cheval est face à nous, la partie qu’il faut repositionner sur le cercle est l’avant-main. Ne cherchez donc pas à vous positionner derrière pour remettre le cheval en avant, car certains chevaux vont vous suivre du regard et ne se replaceront pas sur le cercle. Le mouvement en avant se fera quand le cheval sera en position sur le cercle. Restez fixe lorsque vous exercez une pression sur l’avant main (voir livre méthode la Cense) car pour que le cheval trouve sa place sur le cercle, il faut qu’il y ait un centre fixe, comme la pointe du compas !

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Apprendre à votre cheval à être attentif à vous en vous faisant face, facilitera donc l’apprentissage de nombreux exercices et notamment le cercle, le travail à la longe. Lorsque le cheval sera autonome sur le cercle, il pourra exécuter des transitions sur le cercle, sans faire face, mais aussi des changements de direction et travailler en liberté.

Questions-réponses

Mon cheval part avant d’avoir le temps de le lâcher au paddock…

août 14, 2017

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Lâcher un cheval au paddock ou au pré n’est pas anodin. Certains chevaux partent en arrachant la longe, d’autres nous laissent à peine le temps d’enlever le licol, quand d’autres sont tellement rapides que les postérieurs ne passent pas loin… Il est important, pour notre sécurité, de ne pas laisser ces situations dégénérer.

Tout d’abord, quelles peuvent être les raisons ?

  • Le cheval est déjà devant vous lorsque vous le menez au paddock et vous ne pouvez pas l’immobiliser pour enlever le licol
  • Il ne sort pas souvent au paddock ou reste longtemps en box et est excité de retrouver sa liberté.
  • Il a été habitué à ce qu’on le chasse quand on le lâche, pour admirer ses belles allures…
  • Il fait cela quand il veut rejoindre ses voisins, sentir les crottins (d’autant plus si c’est un entier), manger l’herbe verte du printemps, se mettre à l’abri pour éviter les mouches en été, aller sous un pommier pour manger les pommes à l’automne…

Nous pouvons donc remarquer que de nombreuses raisons sont liées à la nature du cheval et d’autres sont liées au contrôle et à l’apprentissage.
Comme pour toutes les manipulations que nous faisons avec les chevaux, la priorité est la sécurité. Vous devez donc avoir le contrôle de votre cheval. Au mener, il ne doit pas vous doubler et s’arrêter en même temps que vous. Il doit déjà répondre avec précision dans une situation normale, pour obtenir une réponse lorsqu’il est excité. Vous devez pouvoir, une fois entré dans le paddock, le mettre face à vous en éloignant les postérieurs et conserver son immobilité. Vous êtes ainsi loin des postérieurs s’il part quand vous le lâchez. Amenez la tête en flexion, lorsque vous enlevez le licol. Éloignez-vous de la clôture pour avoir de l’espace. Bien évidemment, ne le chassez pas s’il part tranquillement. S’il éprouve le besoin de courir, il le fera sans votre aide. Si malgré ce contrôle, votre cheval part toujours vite, peut-être n’est-il pas lâché tous les jours et dans ce cas, il n’y a pas de secret…

Par contre s’il est plus attiré par d’autres éléments extérieurs que par vous, rendez vous plus intéressant, au moins le temps d’enlever le licol :

  • Laissez-le manger de l’herbe en licol dans son paddock, avant de le lâcher.
  • Grattez l’endroit qu’il apprécie le plus, puis enlevez le licol tout en grattant.
  • Donnez-lui une carotte chaque fois que vous le lâchez pendant une période.

Votre cheval aura ainsi plus de raisons de rester que de partir, au moins le temps que vous le quittiez.

Ainsi, il est tout à fait possible d’apprendre à votre cheval à se positionner correctement pour être lâché et à vous quitter d’une manière appropriée.

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Questions-réponses

Mon cheval gratte à l’attache…

juin 11, 2017

Le cheval est une proie qui doit en grande partie sa survie à la fuite et le fait d’être attaché va à l’encontre de sa nature. Même si le cheval connaît l’attache et ne tire pas au renard, est-il prêt à accepter à être moins libre de ses mouvements ? Ainsi, le cheval peut gratter pour différentes raisons: il ne se sent pas suffisamment en sécurité, il n’a pas appris à être immobile en main,  le temps à l’attache est trop long par rapport à ce qu’il peut accepter. Il peut aussi gratter pour obtenir une réponse de votre part: que vous vous approchiez ou que vous lui donniez une friandise.

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Pour l’empêcher de gratter, la préparation est primordiale. Tout d’abord lors du travail en main, pour pouvoir immobiliser les quatre pieds, il faut pouvoir les contrôler. Ainsi, tous les exercices de mobilisation des antérieurs autour des hanches, des postérieurs autour des antérieurs, de latéral, de mise en avant à différentes vitesses, d’arrêt, de reculer vont vous permettre d’avoir un contrôle suffisamment fin pour apprendre au cheval à immobiliser les quatre pieds. Ce qui est acquis en carrière devra être refait au niveau de l’attache pour immobiliser le cheval.

Avant d’attacher votre cheval, vérifiez qu’il est relâché et laissez le découvrir l’environnement. Ceci est d’autant plus vrai que le cheval est jeune ou dans un endroit inconnu.

Il faut que le cheval trouve du confort à l’attache pour avoir envie d’y rester et ne pas gratter. Les chevaux de randonnée sont souvent calmes à l’attache. Ils ont les kilomètres du matin dans les jambes et savent que, quand ils seront détachés, ce sera pour repartir : leur confort est de ne pas bouger. Si pour apprendre au cheval à être patient, vous l’attachez après la séance ou lors de pauses pendant la séance, il sera moins enclin à gratter. S’il gratte, proposez-lui de bouger à chaque fois. Petit à petit, il trouvera plus confortable de rester immobile plutôt que de gratter pour travailler. Vous pouvez aussi ignorer son comportement et venir le détacher quand il ne gratte plus… Comme pour tout, c’est un apprentissage que vous devez structurer et prendre le temps de réaliser.

Certains chevaux grattent pour réclamer quelque chose : votre présence, de la nourriture. Vous amplifierez cette habitude si, dès que votre cheval gratte, vous vous en approchez pensant l’arrêter. Si à chaque fois qu’il est à l’attache, vous lui donnez des carottes, quand il n’y en a plus, il cherche à en avoir. Il gratte, vous lui en donnez, l’habitude est vite prise ! La récompense offre un confort au cheval à l’attache, mais vous avez une grande responsabilité quant à la manière de l’utiliser.

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Tous ces éléments sont importants à prendre compte pour éviter que le cheval s’énerve à l’attache et gratte, mais, la répétition régulière permettra au cheval de mieux apprendre et accepter l’attache, et il pourra progressivement y rester de plus en plus longtemps.