Questions-réponses

« Mon cheval fait des écarts devant les objets nouveaux, que faire pour l’améliorer ? » Nicolas C.

février 1, 2015

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Chaque poulain, sans l’intervention de l’homme, adopte un comportement qui lui est propre face à la rencontre d’un nouvel objet. Certains, compte tenu de leur race, de leur génétique ou du comportement de leur mère, sont d’un naturel curieux et se dirigent assez rapidement vers les objets pour les sentir, les toucher voire les prendre dans la bouche. D’autres, par contre, font tout pour s’en éloigner. Dans le contexte de domestication dans lequel ces derniers évolueront, il est préférable, pour eux comme pour nous, qu’ils passent de l’état peureux à l’état curieux.

Il est à signaler que beaucoup de manipulations hâtives avec les poulains peuvent les rendre plus peureux : les coincer pour les attraper (augmente la peur de l’homme), les forcer à rentrer dans un box, dans la douche, dans un van (augmente la peur du confinement), etc… La curiosité a besoin de temps.

Même si les poulains sont bien manipulés, comme cela a été dit précédemment, leur degré de curiosité ne sera pas nécessairement le même. Il n’y a pas d’âge pour améliorer la curiosité d’un cheval. Les exercices décrits ci-dessous, où l’on demande au cheval de s’intéresser aux objets, sont primordiaux avant de demander à un cheval de passer sur quelque chose : bâche, barre au sol, sauter un sous-bassement ou monter dans un van. En effet, comment peut-on espérer monter un cheval dans un van, s’il ne s’y intéresse pas, voire s’il en a déjà peur à plusieurs mètres !

Pour réaliser cet exercice, l’idéal est de pouvoir mener son cheval à distance, le but étant de l’envoyer vers l’objet pour qu’il s’y arrête puis le sente et le touche. Peu importe les objets (plots, cubes, tapis au sol, selle, tronc…) mais présentez ceux qui paraissent les plus simples pour votre cheval puis augmentez la difficulté.

Si le cheval ne veut pas s’en approcher, laissez-lui le temps de l’observer et lorsque son attitude montre qu’il est moins inquiet, proposez-lui de s’en rapprocher.

S’il ne s’y intéresse pas et passe à côté ou s’il l’évite par peur, redirigez le face à l’objet, (votre longueur de corde doit être adaptée pour que l’information soit la plus précise possible). Quand il s’en rapproche, relâchez-vous pour qu’il ralentisse et cherche à s’arrêter proche.  Petit à petit, il va chercher une solution vers l’objet.

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Lorsqu’il est immobile proche de l’objet, ne lui demandez plus rien : plus il s’approche de l’objet, plus ce doit être une zone de confort. Bientôt, le moment de confort correspondra au moment où il touche l’objet. N’intervenez pas au moment où le cheval explore l’objet, même s’il utilise les dents ou les sabots, dans la mesure où sa sécurité et la vôtre ne sont pas en danger.

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Tirer un objet est un exercice  qui en général permet d’accroître de façon évidente l’intérêt du cheval, même s’il est d’un tempérament indifférent ou craintif.  Il est en effet plus attiré  car l’objet est en mouvement et plus confiant car l’objet s’éloigne de lui. Permettez au cheval de terminer l’exercice en touchant l’objet au moment où il montre le plus d’intérêt.

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En réalisant cet exercice vous ne mettrez pas de pression pour que le cheval passe l’embûche (puisque ce n’est pas votre objectif), votre cheval trouvera un confort proche de l’objet, il sera alors prêt à franchir l’embûche : barre au sol, bâche, flaque d’eau, van.

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Vous verrez que le jour où vous voudrez franchir une nouvelle embûche avec votre cheval, à pied ou monté, cet exercice deviendra naturellement votre première étape. Le temps que vous laisserez à votre cheval pour s’intéresser sera du temps de gagné pour le franchissement et un confort pour vous et votre cheval. Plus votre cheval aura des expériences positives avec des nouvelles situations, moins il les craindra. Par la réalisation de ce type d’exercices, vous ne modifierez pas la nature peureuse de votre cheval, mais vous lui apprendrez à mieux réagir et à mieux se comporter face à la nouveauté.

4 Comments

  • Reply CLAUDE-ANGAUD Valérie mars 13, 2015 at 8:20

    Je viens de découvrir votre site et j’en suis très heureuse, J’habite à la Réunion et je vais créer un Lodge avec un écurie. Vos conseils me sont donc très précieux

    • Reply admin mars 14, 2015 at 9:16

      Nous sommes ravis que notre blog vous soit utile ! Est-ce une coïncidence ou avez-vous rencontré Ludovic lors de son stage à la Réunion ? Bonne continuation pour votre projet.

  • Reply Valérie Chaboz mars 20, 2015 at 8:11

    Bonsoir,
    Ma jument pur sang arabe de 10 ans est de nature très craintive. Je fais souvent l’exercice que vous décrivez, en ballade, calmement et en prenant le temps qu’il faut, à pied et monté. Elle vit au pré en été, pré/box en hiver. Dès qu’on augmente l’allure, trot ou galop, elle recommence les écarts pour des raisons qui semblent parfois puériles : une motte de terre au milieu du pré qui dépasse un peu plus que les autres (alors qu’on passe à coté, au pas, très souvent sans pb !), un caillou un peu plus gros que les autres mais connu car sur un des chemins de ballade habituel, tronc ou morceau de bois, … Bref, je cherche un conseil pour approfondir.

    • Reply admin avril 18, 2015 at 8:25

      Bonjour,

      Tout d’abord, un pur-sang arabe est souvent assez sensible. Cela présente de nombreux avantages dans le travail du cheval mais aussi des inconvénients…
      A vitesse supérieure, votre jument a moins le temps d’analyser et au vu de sa sensibilité, dans le doute, elle fait un écart.
      C’est alors une question de contrôle: plus vous aurez de contrôle longitudinal et latéral de votre jument aux allures supérieures, plus il vous sera facile de la mettre droite après un écart. Même si la surprise est toujours là, elle aura peut-être des réactions moins fortes.

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