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Blog, Questions-réponses

Mon poulain n’avance pas. Que faire ?

avril 17, 2017

conedépartRépondre à votre action de jambes en avançant n’est pas logique pour un poulain. Cela nécessite un apprentissage.
Ainsi, si le cheval n’a pas compris cette demande, il est inutile d’insister en mettant plus de jambes, vous n’obtiendrez que des réactions d’opposition ou de défense.
Il existe plusieurs moyens pour mettre un cheval en avant et lui apprendre à répondre aux jambes.

Si c’est la première fois que le cheval est monté, provoquez le mouvement de manière indirecte. Vous pouvez mobiliser les postérieurs puis enchaîner avec les antérieurs. Cette demande incite le plus souvent le cheval à se porter en avant. Si le cheval s’arrête, répétez la même chose.
Si votre cheval ne répond pas à vos jambes, vérifiez que toutes vos cone50881étapes sont bonnes. La première étape pour demander le mouvement en avant est l’utilisation correcte de l’assiette qui « envoie » le cheval vers l’avant. Si vous ne le faites pas, la simple action de vos jambes qui « pressent » le cheval ne veut rien dire pour lui ! Les phases sont : assiette, jambe progressivement (mollet puis talon), appel de langue, puis pression rythmique (stick, cordelette) pour être compréhensible.

Pour mieux répondre, le cheval doit avoir une raison de se porter en avant, il faut donc le motiver :
– Ne plus le pousser dès qu’il amorce un mouvement en avant.
– Ne pas mettre continuellement des jambes alors qu’il avance déjà.
cone4– Privilégier des déplacements d’un point à un autre avec du confort au bout : matérialisez l’espace avec des cônes où vous prendrez le temps de marquer des pauses.
– Suivre un autre cheval.
– Aller en extérieur.

En résumé, ayez des demandes claires et précises et soyez imaginatif pour motiver votre cheval. Comme tout apprentissage, la réponse à la demande de mouvement en avant se construit étape par étape, l’important étant la réponse, pas la quantité. C’est la qualité de votre enseignement qui rend la séance compréhensible et motivante.

Questions-réponses

J’ai des difficultés pour prendre les pieds de mon cheval, comment faire ?

février 19, 2017

Si vous cherchez à « prendre » les pieds de votre cheval, vous essayez de soulever un quart de son poids… c’est impossible ou compliqué ! Partez plutôt de l’idée de lui demander un pied et qu’il vous le donne.
Pour cela vous pouvez commencer par le mettre en situation de réussite : observez ses appuis au sol. Le cheval doit s’organiser pour soulever un pied et reporter son poids sur les autres membres. Au besoin faites-le avancer ou reculer d’un pas afin que le pied que vous souhaitez demander ne soit pas complètement sous la masse du cheval.
Certains chevaux lèvent les pieds non pas pour les donner mais pour éviter le contact au niveau des membres. Ce comportement peut poser problème ensuite car le cheval n’est pas dans l’idée de donner le pied et cherchera probablement à le reprendre contre votre gré. Apprenez-lui à accepter le contact avec un stick avant de le faire avec la main, vous serez plus en sécurité. Comme dans le savoir 1, utilisez les principes de désensibilisation : commencez par caresser une partie que le cheval accepte pour descendre étape par étape sur le membre.

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Ensuite, cherchez à sensibiliser votre cheval à votre demande. Celle-ci doit être logique. Pour les antérieurs, vous pouvez presser autour de la châtaigne et pour les postérieurs autour du jarret. chataigne1jarret

 

A cette étape il est primordial de récompenser le plus petit effort (et donc de mettre votre objectif de côté !). Dès que le cheval a l’intention de donner son pied, relâchez la pression puis renouvelez la demande.

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Certains chevaux ont appris de mauvaises réponses : ils utilisent leur poids pour aller contre la demande, ils reprennent le pied avec violence, ils bougent sans cesse, ils battent l’air avec les postérieurs, ils tapent… Dans ce cas, il faut recommencer l’apprentissage depuis le début. Il peut d’ailleurs être très utile de travailler la prise des pieds avec une corde. C’est un exercice qui demande du tact et qui est abordé au savoir 4. Si cela dépasse vos compétences, tournez-vous vers un professionnel.

Questions-réponses

Si je le travaille dans un pré, mon cheval cherche à manger de l’herbe. Comment l’en empêcher ?

décembre 19, 2016

Nous avons tous l’image du cheval le nez dans l’herbe et du cavalier tirant sur la longe ou sur les rênes en y mettant toute sa force et rien ne change ! En effet, cela ne fonctionne pas. Il convient de ne pas utiliser la force mais de chercher un moyen pour que le cheval change son idée.
Chaque cheval va avoir un comportement différent, selon son caractère, son mode de détention (box, pré) mais aussi selon les saisons et l’appétence de l’herbe. La difficulté n’est pas non plus la même si c’est à pied ou monté, si le cheval est en mouvement ou plus statique, si en plus, vous avez un jeune cheval ou un cheval peu expérimenté.herbe2 Choisissez donc une situation qui vous facilite les choses. N’allez pas dans un pré dont l’herbe a repoussé au printemps, alors que votre cheval n’y a pas encore goûté, il va être difficile à concentrer. Aussi, si vous avez le choix, mettez en place des réponses dans des conditions simples comme dans un espace en sable, puis vérifiez que cela fonctionne encore dans l’herbe…

Si vous menez votre cheval et qu’il s’arrête pour brouter, n’agissez pas directement en tirant sur la longe, mais indirectement en mobilisant les hanches à distance (savoir 1 capter l’attention), vous serez plus efficace.d2

Vous allez entrer dans un « combat », être en opposition constante, si vous voulez absolument empêcher le cheval de manger pendant toute la séance, et à la fin, le cheval mangera… Il faut que vous ayez un plan: définissez quelques exercices que vous allez demander à votre cheval pour une durée correspondant à la capacité d’attention de votre monture dans ces conditions. Pendant cette période, votre cheval ne devrait pas manger, mais ne l’empêchez pas d’essayer. Agissez avec efficacité dans vos demandes s’il essaie (ex: mise en avant, contrôle des postérieurs), et laissez le tranquille le reste du temps, il va vite faire la part des choses. Vous devez le motiver à rester dans l’exercice plutôt qu’à manger. C’est vous l’enseignant, et c’est votre précision et votre efficacité qui le feront changer d’idée. Ensuite, faites une pause et laissez brouter votre cheval.

D’autre part, vous pouvez même retourner ce problème en votre faveur. Profitez de l’herbe comme d’une récompense si le cheval réalise bien un exercice. C’est toujours vous qui décidez le moment où le cheval mange mais vous le ferez après avoir demandé un effort supplémentaire en fonction du niveau du cheval: un simple cercle, un arrêt, un allongement au trot, un appuyer…herbe3Enfin, si votre cheval sait qu’il pourra manger, il insistera de moins en moins. Petit à petit, vous pouvez instaurer un code (baisser la tête lorsque vous êtes à pied, par exemple), que votre cheval attendra avant de manger.

Ainsi, la manière dont vous présentez les choses à votre cheval est primordiale. C’est un apprentissage comme un autre qui se construit petit à petit. Faites en sorte de changer l’idée du cheval, soyez efficace lorsque vous lui demandez un exercice et utilisez l’herbe comme récompense.

Questions-réponses

« Combien de temps ça prend ? »

octobre 12, 2016

Cette question est très fréquemment posée, que cela concerne l’apprentissage d’un exercice ou le fait d’amener un cheval à un certain niveau. Cependant, il n’existe pas de réponse, celle-ci dépendant des qualités du cheval et de son cavalier.

 

chevauxEn effet, chaque cheval est différent :
Quel est son tempérament ?
Est-il d’un naturel confiant ou peureux ?
Est-il sensible ?
Quelles sont ses conditions de vie ? A-t-il la liberté de se mouvoir, des contacts sociaux ?
Quel est son niveau ? Qu’a-t-il appris avant ?
A-t-il appris à apprendre ? Cherche-t-il des solutions ou s’oppose-t-il face à une nouvelle demande ?
Certains de ces éléments chez le cheval sont innés et d’autres acquis durant sa vie.

 

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Et, il en va de même pour le cavalier :
Quel est son caractère ?
Est-il d’un naturel nerveux ou calme ?
Est-il patient ou sait-il se montrer patient ?
Est-il organisé ?
Quelle est sa connaissance du cheval, de son comportement ?
Quel est son niveau ?
A-t-il déjà formé un cheval ?
Connaît-il les techniques concernant l’exercice en question ?
Quel temps a-t-il à consacrer au cheval ?
Quelles sont ses motivations ?
Chez le cavalier aussi, certains de ces éléments sont innés et d’autres acquis par son expérience auprès des chevaux.

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C’est une relation prof-élève : si vous êtes un bon enseignant et votre cheval un élève réceptif, l’apprentissage sera d’autant plus rapide.

Nous ne pouvons donc pas donner une réponse précise à cette question car souvent, pour réussir un exercice, il faut au préalable améliorer un des paramètres précédents. Mais, ce n’est pas du temps de perdu : les apprentissages futurs en seront facilités.
Sachez que si vous êtes pressé et focalisé uniquement sur le résultat, cela prendra de toute façon plus de temps que prévu !

Questions-réponses

« Lorsque je mène mon cheval, comment l’empêcher de me « tracter » ? » Jean M.

août 25, 2016

Si vous observez un poulain marcher aux côtés de sa mère dans ses premiers jours de vie, vous aurez une bonne idée de la façon dont devrait vous accompagner votre cheval lorsque vous le menez. Il est de votre responsabilité d’apprendre à votre cheval à quelle place il doit être lorsque vous marchez côte à côte. Et par la suite, c’est à votre cheval d’être suffisamment responsabilisé pour conserver cette place en toutes circonstances.
Un cheval qui tracte lorsque vous marchez à côté de lui ne respecte ni le licol, ni votre espace personnel, et vous luttez contre une force bien supérieure à la vôtre.

Commençons par ce qu’il ne faut pas faire :

  • Considérer que le cheval sait de façon innée marcher en main et ne pas prendre le temps de lui enseigner dans des conditions environnementales faciles,
  • Offrir au cheval un point d’appui sur le licol pour qu’il vous emmène où bon lui semble, ce qui revient à le tenir court ou à tirer sur la longe vers l’arrière.

Placez-vous plutôt en conditions de réussite :

  • Assurez-vous au préalable que votre cheval sait reculer au contact du licol, bouger les hanches autour des antérieurs à distance, reculer en face de vous à distance,
  • Prenez le temps de travailler ces éléments et les suivants dans un environnement calme et sécurisé avant d’emprunter des chemins plus délicats.

D’un point de vue technique :

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Vous pouvez mener le cheval en le plaçant à distance et effectuer régulièrement des transitions arrêt/reculer. Vous délimitez ainsi votre espace personnel, vous apprenez aussi à votre cheval à rester derrière vous et à ne pas vous bousculer.

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La position la plus pratique pour mener et diriger est celle-ci. La longueur de votre longe laisse de la liberté à votre cheval, tout en vous permettant d’agir si besoin.

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Si le cheval va trop vite ne cherchez pas à le ralentir à chaque foulée sans effet, mais arrêtez-le. Le rythme devant lui (longe ou stick) et le mouvement de la longe de haut en bas seront plus efficaces qu’une traction sur le licol. Cessez vos actions dès que le cheval est à l’arrêt.

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Si le cheval veut vraiment passer devant vous, laissez-le faire, sans en être trop proche, puis mobilisez les postérieurs pour qu’il vous fasse face. Assez vite cela sera inconfortable pour lui de vous doubler et son idée sera alors de rester derrière vous.

L’efficacité de ces techniques n’est pas le seul ingrédient pour obtenir un bon mener: si de l’inconfort est créé lorsque le cheval vous passe devant, il est tout aussi important de donner du confort lorsque le cheval est à côté de vous: pause, caresse…Si l’apprentissage est bien mené, le cheval choisira de plus en plus de rester à côté de vous, sans que vous n’ayez à agir.

Questions-réponses

Comment habituer mon cheval au spray anti-mouche ? Éloïse G.

juin 24, 2016

Lorsque l’été arrive, les journées sont plus agréables mais les insectes plus redoutables pour les chevaux. Pour leur bien-être, nous voulons les protéger avec un anti-mouche, mais souvent ils ne regardent pas d’un bon œil l’arrivée du spray.

En effet, au même titre que lors du passage du bouchon, de la tondeuse, ou de l’application d’une crème, certains chevaux ne réagissent pas et d’autres cherchent à éviter ces soins coûte que coûte. Avec une mauvaise méthode, la situation peut vraiment se compliquer. Nous avions déjà évoqué une situation analogue ici, celle d’apprendre à votre cheval à ne pas réagir au vaccin. Les grandes lignes d’approche sont les mêmes.
Pour commencer, il est important, lors de la première utilisation (ou si l’hiver est passé et que cela fait longtemps qu’il ne l’a pas vu), de ne pas supposer que votre cheval n’a pas peur. En effet, vous auriez alors une approche trop directe et vous ne seriez pas prêt à réagir correctement si votre cheval bougeait. En quelques secondes vous sensibiliseriez votre cheval, qui n’aurait peut-être pas bougé avec une approche plus « polie ». Ce premier principe sous-entend que vous n’attachez pas votre cheval et que vous ne le surprenez pas directement.
Assurez-vous bien sûr que votre cheval tolère des choses plus faciles comme le contact partout avec votre main, avec un stick, avec un tissu et pourquoi pas avec une éponge humide. Il doit également être habitué à différents bruits autour de lui et sur lui, comme un sac plastique. L’habituer à la douche est parfois plus facile qu’au spray et peut être réalisé au préalable. Grâce à tous ces exercices, bien réalisés, votre cheval aura appris à rester immobile malgré le contact, le mouvement et le bruit que vous pouvez faire autour de lui.

  • Nous vous conseillons de commencer avec un spray, que vous aurez rempli d’eau, afin de pouvoir vous en servir à volonté, et de ne pas ajouter une odeur spéciale lors des premières séances. Attention, la qualité du jet et la pression jouent un rôle quant au ressenti procuré au cheval, faites le bon choix ! Pour habituer votre cheval, comme avec les exercices préparatoires, organisez-vous pour que cet apprentissage soit un succès : choisissez une aire d’évolution adéquate et non à côté de l’attache et ayez une longueur de corde qui permette le contrôle du cheval, sans le coincer.spray anti-mouche cheval
  • Commencez comme d’habitude par toucher votre cheval partout avec la bouteille, laissez-lui sentir si besoin. Il s’habitue ainsi à voir ce nouvel objet autour de lui et au bruit que fait l’eau à l’intérieur. Vous devez pouvoir approcher la bouteille à distance jusqu’au contact du cheval et sous différents angles de vue. Le cheval doit être confiant avec la bouteille avant que celle-ci ne fasse du bruit et ne lui procure une sensation étrange…entraînant l’évitement.caresse1
  • Éloignez-vous ensuite de votre cheval et dirigez le jet à l’opposé de lui afin qu’il s’habitue à ce bruit. Si la curiosité l’emporte, il peut chercher à s’approcher du spray, laissez le faire mais ne le visez toujours pas. Progressivement, il vous est possible d’utiliser le spray tout autour de votre cheval, sans que l’eau ne l’atteigne. Entre chaque spray et si votre cheval bouge, revenez le caresser avec la bouteille, pour lui montrer que malgré le bruit, elle est toujours inoffensive.

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  • Pour amener le contact avec l’eau, nous vous conseillons d’utiliser le spray dans votre main puis de caresser votre cheval pour l’humidifier. Si sa peau est déjà humide sur la zone où vous utilisez le spray, il sera moins surpris. Répétez plusieurs fois et parfois utilisez le spray directement sur lui. Commencez toujours au niveau de l’encolure ou l’épaule. Alternez quelques instants entre votre main et l’encolure.
    Petit à petit, vous allez pouvoir utiliser le spray sur toutes les parties du corps. Pour la tête, n’hésitez pas à prendre un chiffon imbibé.

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Comme pour tout ce que nous faisons avec les chevaux, habituer son cheval au spray est un apprentissage. Ainsi, si l’urgence est de mettre de l’anti-mouche sur un cheval qui n’est pas habitué, mettez-le de préférence avec un gant ou un chiffon. L’idéal étant de préparer le jeune cheval ou d’apprendre à un plus vieux dans des conditions optimales d’apprentissage. Il en est de même avec le spray antiseptique ou pour les soins. Le jour où l’on doit l’utiliser, il est préférable, pour le cheval mais aussi pour le soigneur, que le cheval ait appris avant. L’apprentissage dans de bonnes conditions amène toujours plus de compréhension.

Questions-réponses

« Comment réagir si mon cheval se met debout en main ? » Vanessa G.

avril 17, 2016

 

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Nous commencerons par ce qu’il ne faut pas faire. En effet, un cheval qui se met debout à vos côtés représente potentiellement un danger pour vous et pour lui. Pour gérer la situation du mieux possible, certains réflexes sont à éviter :

  • Ne restez pas proche de lui, car vous ne savez pas à quel moment et à quel endroit le cheval reviendra au sol.
  • Ne tirez pas sur la longe, car d’une part, vous déséquilibrez le cheval au risque de le faire tomber, et d’autre part vous créez un réflexe d’opposition sur la nuque du cheval. Il peut alors aller contre cette tension et se retourner.

Ces deux points peuvent paraître évidents, ce sont pourtant les réactions les plus courantes.

En gardant votre sang froid, mettez-vous rapidement en sécurité, loin des antérieurs, sur le côté. Attendez que le cheval revienne au sol sans rien faire. Concentrez-vous pour gérer la longe afin que le cheval ne se prenne pas les pieds dedans. Le cas échéant, vous ne pourrez pas agir sur la longe pour reprendre du contrôle, voire vous serez contraint de lâcher votre cheval.

Un cheval qui se cabre reporte tout son poids sur les membres postérieurs. Afin de lui faire abandonner cette idée, et pour  concentrer son attention sur vous, mobilisez-les dès que possible. Si vous êtes capable de déplacer les hanches avec précision, votre cheval est attentif et il allège son arrière-main; il n’est plus dans l’idée de se mettre debout. Pour un cheval, mobiliser les postérieurs à une vitesse précise et avec légèreté peut s’avérer contraignant, vous créez ainsi un inconfort qui joue en votre faveur si votre cheval a l’intention de se cabrer à nouveau.

Enfin, essayez d’analyser la situation. Pourquoi votre cheval se met debout ? Les possibilités sont multiples :

  • Par excitation

Il est concentré sur l’environnement et pas sur vous, captez à nouveau son attention en contrôlant les postérieurs.

  • Parce qu’il refuse d’avancer

 Il s’oppose à la pression du licol, contrôlez les postérieurs et placez-vous sur le côté pour pouvoir exercer une pression derrière lui  (ex : au moment du chargement dans le van).

  • Par peur de vos gestes ou à cause de demandes incomprises

Soyez précis dans vos gestes car tout ce que vous faîtes signifie quelque chose pour le cheval et il répond en fonction de ce qu’il pense devoir faire (notamment pour les poulains).

  • Par peur d’un élément dans l’environnement

Se sentant retenu par le licol, cherchant à fuir, il se cabre. Améliorez le contrôle des postérieurs, apprenez à ne pas le bloquer et habituez progressivement votre cheval à des éléments nouveaux, plus sa confiance grandira, moins il se cabrera.…

  • Parce que vous lui avez appris

Il répète ce comportement dans diverses situations, le rendant dangereux. Attention à ce que vous apprenez à votre cheval ; les bases d’abord, le spectacle après.

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Pour être plus en sécurité et pour garantir l’apprentissage de votre cheval, préférez utiliser une longue longe. Elle vous aidera à agir et relâcher au bon moment.

Ainsi, la mobilisation des postérieurs est primordiale pour contrôler un cheval qui se cabre mais ce sont avant tout la qualité de vos actions de mains, l’apprentissage du cheval à céder à une pression, votre position dans les diverses situations et la manière dont vous abordez les nouveautés qui vont limiter ce problème.

Photos: Cécile de Vregille
Questions-réponses

« J’ai besoin de conseils car lorsque j’essaie de longer mon cheval, il se met face à moi et si j’insiste, il se cabre. » Bastien M.

février 14, 2016

Ce problème est assez fréquent parce qu’en général pour mettre un cheval en mouvement sur un cercle, le longeur exerce une pression avec la chambrière derrière le cheval pour que celui-ci se porte en avant, ce qui fonctionne en général.  Cependant, les chevaux n’ont pas la même sensibilité : certains fuiront pour se retrouver en bout de longe et seront faciles à longer. D’autres préféreront faire face pour éviter la chambrière et si vous insistez, n’ayant pas l’idée d’aller en avant, ils répondront à l’agitation du longeur en se cabrant…

Au-delà du fait que les chevaux sont différents, la qualité de votre demande joue un grand rôle quant à la compréhension du cheval. En effet, si une pression exercée franchement à l’arrière du cheval le mettra en avant, si vous êtes placé sur le côté et que l’action de votre stick ou chambrière n’est pas suffisamment derrière,  la sensation que perçoit le cheval n’est pas celle que vous désirez. Le cheval, pour répondre à cette pression qu’il ressent sur le côté, éloigne ses hanches du stick et se retrouve face à vous. Si, alors, vous insistez avec le même geste, les mêmes causes amenant les mêmes effets, vous tournerez en rond autour d’un cheval qui vous fera face. Certains chevaux peuvent alors s’agacer…

Dans cette situation, si vous pouvez éloigner l’avant-main de votre cheval, il n’y a plus de problème. Ainsi, pour mettre votre cheval sur le cercle, placez-le face à vous, à distance, et exercez une pression vers l’avant-main. En s’éloignant, il se mettra en mouvement sur le cercle.

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Le longeur est fixe au centre du cercle, la longe indique la direction et le stick éloigne l’avant-main.

Si le cheval s’arrête, remontrez la direction avec la longe et  mettez une pression avec votre stick ou la chambrière loin derrière le cheval. Si votre mouvement et votre pression se dirige vers l’arrière-main du cheval, vous pousserez les hanches et vous obtiendrez le même problème qu’au départ.

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Le langage corporel du longeur est en parallèle avec le mouvement qu’il souhaite obtenir de son cheval.

Votre langage corporel est très important pour le cheval, il envoie des informations à votre cheval. Faites en sorte de lui envoyer les bonnes !

Questions-réponses

« Quelle progression suivre pour désensibiliser mon cheval à de nouveaux objets ? » Nathalie V.

décembre 13, 2015

      une2Il existe plusieurs méthodes pour habituer un cheval à un objet nouveau, le choix dépend de l’objet en question, de votre niveau, de vos objectifs et de votre cheval. En effet chaque cheval réagit différemment dans une même situation: certains chevaux n’osent pas sentir un sac plastique alors que d’autres jouent rapidement avec un gros ballon. Il n’y a donc pas de règle proprement dite et il est important de savoir s’adapter en fonction de la situation.

Pour certains chevaux, quelques minutes seront nécessaires pour comprendre que l’objet  n’est pas dangereux et pour d’autres plus sensibles, il faudra plusieurs séances pour qu’ils s’y habituent complètement. Cela sous-entend que vous êtes capables de lire rapidement et correctement les expressions de votre cheval. En effet, un regard inquiet, des naseaux grands ouverts, un port de tête haut sont autant d’indices à ne pas négliger et qui signifient que votre cheval n’est pas prêt à franchir un nouveau palier. Si vous manquez ce moment, votre cheval peut commencer à s’agiter et si vous insistez davantage, vous apprenez certainement à votre cheval à réagir et à s’inquiéter devant l’objet en question.

Vous pouvez commencer par présenter l’objet à votre cheval, en vous plaçant en sécurité dans l’éventualité d’un écart. Laissez le cheval faire, sa curiosité naturelle devrait l’amener progressivement, ou rapidement selon les cas, à sentir cet objet. Il peut être intéressant de faire suivre l’objet au cheval s’il est très impressionné ou pour développer son intérêt vis-à-vis de lui. Ensuite, pour pouvez mettre l’objet au contact du cheval, caressez-le progressivement partout et évoluez ainsi des deux côtés de votre cheval.

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Désensibilisation au contact avec différents outils: une bâche, un drapeau et un sac

Vous pouvez ensuite ajouter du mouvement, et/ou du bruit avec votre objet. Commencez doucement et dans une zone facile, comme la base de l’encolure, relâchez avant que le cheval ne s’inquiète et reprenez. Vous augmentez progressivement de cette façon la tolérance de votre cheval.

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Désensibilisation au mouvement et au bruit  d’un stick, d’une bâche, et d’un sac 

En demandant au cheval de se déplacer avec l’objet sur lui, vous l’habituez à porter quelque chose et vous vous assurez qu’il n’est pas figé. Pendant qu’il marche, à nouveau, vous pouvez ajouter du mouvement ou du bruit à votre objet, mais restez progressif et récompensez le cheval en enlevant l’objet lorsqu’il montre des signes de relâchement.

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Désensibilisation au pas avec un objet en mouvement

Le cheval devrait progressivement ne plus prêter d’attention à votre objet. Si ce n’est pas le cas, vous avez certainement laissé une zone d’ombre. Essayez de comprendre à quel niveau: le cheval est-il différent d’un côté ou de l’autre ? Réagit-il encore au bruit lorsqu’il est à l’arrêt ? Avez-vous des difficultés à le mettre au pas ?

Il est aussi possible de travailler avec vos objets autour du cheval, afin de l’habituer à des mouvements ou des bruits dans son environnement. Vous pouvez approfondir cet aspect de la désensibilisation avec l’article que nous lui avions consacré ici.

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Désensibilisation autour du cheval en mouvement

Nous avons vu quelques éléments de base qui constituent des paliers afin de présenter au mieux les difficultés à votre cheval. La plupart du temps, lorsqu’un cheval ne s’habitue pas à un nouvel objet, c’est que nous sommes allés trop vite par rapport au degré de sensibilité du cheval. En construisant des bases solides, vous pouvez ensuite développer la confiance de votre cheval en imaginant des situations différentes, avec plus de bruit, plus de mouvements ou dans des angles de vue différents.

Questions-réponses

« Mon cheval est très difficile à vacciner, il se jette en avant et nous bouscule. Que puis-je faire ? » Aurélie M.

octobre 11, 2015

          La vaccination ou l’administration de médicaments par injection font partie des soins élémentaires et incontournables que nous réalisons sur les chevaux, au même titre par exemple que l’administration du vermifuge, le nettoyage des plaies au jet d’eau, la tonte d’une région lésée,…

Il est difficile de prévoir l’imprévisible, en particulier avec les chevaux, mais vous gagnerez du temps à préparer en amont votre cheval à diverses situations. Vous éviterez ainsi de vous retrouver avec un cheval difficile voire dangereux au cours d’un soin aussi anodin qu’un vaccin.

          Sans préparation, l’ensemble de ces situations est perçu comme un stimulus aversif par le cheval, entraînant de la peur et/ou de la douleur. Le cheval fait une association entre le contexte, par exemple la présence du vétérinaire ou l’odeur de l’alcool, et le désagrément ressenti. Lorsque la même situation se reproduira, il anticipera en se crispant, ce qui rendra l’injection difficile et sûrement plus douloureuse. La prochaine fois, il faut s’attendre à ce que la situation se dégrade davantage, le cheval sera de plus en plus agité et éventuellement, vous en perdrez le contrôle. Si le vaccin est accompagné de nervosité de la part des humains, il est évident que l’incompréhension du cheval sera grandissante. Le cheval qui parvient à se débarrasser du problème, en se mettant debout, en arrachant la longe si le vaccin a lieu au pré,  ou en vous poussant dans le box, apprend l’inverse de ce que vous souhaiteriez qu’il fasse. Le comportement qui lui a permis de ne pas ressentir de douleur et de retrouver sa liberté est renforcé…

Vous pouvez éviter une situation critique, ou y remédier, en enseignant à  votre cheval à accepter une injection, au même titre que vous lui apprenez à donner les pieds !

          Etant donné que le cheval se tend en levant la tête, il vous faut vérifier que, dans une situation calme, il cède bien à une pression du licol vers le bas et qu’il reste relâché ensuite. Dans des situations du quotidien où le cheval se tend, vérifiez que vous obtenez la même réponse.

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Ensuite, vous pourrez travailler plus spécifiquement sur la préparation à la piqûre. Positionnez une main sur la longe prête à agir pour demander au cheval de baisser l’encolure. Commencez à tapoter l’encolure avec l’autre main plusieurs fois avant de demander au cheval de baisser l’encolure et de se relâcher. Lorsqu’il cède, arrêtez de tapoter et lâchez la longe.

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Dans un deuxième temps, vous pouvez utiliser un objet ressemblant à une seringue, comme un stylo ou un cure-dent, et répétez le même exercice.  Le cheval doit apprendre à se débarrasser de la contrainte sur l’encolure en se relâchant. Si cet exercice est bien réalisé, votre cheval baissera la tête avant que vous n’ayez demandé avec la longe. S’il a cette idée au moment de la piqûre, cela la rendra moins désagréable. Si vous travaillez les flexions d’encolure dans votre travail à pied régulièrement, vous pourrez lui demander un léger pli au moment de l’injection, cela relâchera les muscles et diminuera la douleur.

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          Certains chevaux peuvent être sensibles aux odeurs (du vétérinaire, de l’alcool,…) et anticipent la douleur ; ils se tendent, la piqûre fait mal et c’est un cercle vicieux. Pour ces chevaux, si vous leur passez un coton d’alcool sur l’encolure régulièrement en vue d’un  vaccin, ils s’y habitueront et ne se tendront pas le jour J. Continuez avec l’alcool, les jours suivants, en prévision du prochain vaccin.

Malgré une bonne préparation et un cheval relâché lors du vaccin annuel, il arrive que certaines situations fassent régresser le cheval. C’est le cas par exemple de la prise en charge de certaines maladies qui nécessitent des injections répétées. Le cheval anticipe de plus en plus la piqûre, se tend et la douleur s’accentue. Il faut donc répéter à nouveau les exercices, vous pouvez y ajouter du renforcement positif, en donnant une récompense par exemple au moment où le cheval se relâche.

La base de ces exercices correspond au programme des savoirs 1 et 2 d’équitation éthologique FFE. Comme toujours, plus vous enseignez à votre cheval comment se comporter dans des situations différentes, et moins vous aurez de mauvaises surprises le moment voulu.